Gibson WRC (1987)

•17 janvier 2016 • 2 commentaires

Gibson_wrcVoici une guitare qu’on a peu l’occasion de voir. Mais attention : un seul regard et c’est le coup de foudre.

Visuellement , la Gibson WRC me fait penser à une Corvette des années ’70. La couleur rouge un rien lavé, le savant mélange d’arrondis du corps stratoïde, et d’agressivité via la tête pointue et aiguisée. Son nom renvoie aussi au monde de l’automobile, sauf qu’en fait, « WRC » n’est pas du tout une référence aux sports moteurs (World Rally Championship), mais bien aux initiales du créateur de la guitare : Wayne Richard Charvel.

Oui, Wayne Richard Charvel, le créateur de la marque Charvel ! Que fait-il chez Gibson ? Une page d’histoire est nécessaire.

Wayne Charvel Richard Charvel a créé son atelier dans les années ’70. Il répare et modifie des guitares, surtout des Fender, et il se forge une solide réputation en matière de customisation avant de se lancer dans la fabrication de ses propres modèles. Mais le business n’est pas rentable. En 1978, proche de la faillite, Wayne Charvel revend sa boite à Grover Jackson. Celui-ci fonde la marque Jackson tout en conservant la marque Charvel. Il parvient à redresser la boîte Charvel/Jackson, notamment grâce aux contacts qu’il entretien avec un certain Randy Rhoads, contacts qui ont permis la création de son modèle signature.

Wayne Charvel quitte la société et continue son activité de luthier. Il arrive un beau jour chez Gibson, dans la seconde moitié des années ’80. Il y reste 3 ans. Pendant cette période, il aide Gibson à concevoir des modèles avec un objectif : profiter de l’essor d’un style musical nouveau, porté par des guitaristes chevelus et très habiles de leurs doigts. La fin des années ’80 c’est l’âge d’or des shreddeurs et des débouleurs de manches de tout poil. Et moi, je ne m’en suis jamais caché, j’adore cette période jouissive de l’histoire du rock et du metal !

Wayne Charvel crée la Gibson WRC, tout à fait dans l’air du temps : un superstrat de dingue, avec manche érable vissé et Floyd Rose. Oui oui, une Gibson avec un manche vissé et un Floyd ! Mais Grover Jackson se rappelle alors au bon souvenir de Wayne Charvel en contactant Gibson. Jackson est fâché que le nom de sa marque Charvel profite au concurrent, et il fait un procès à Gibson, et Gibson le perd. Non, Gibson ne peut pas utiliser le nom, ni même les initiales de Wayne Charvel sur ses guitares. Ce droit appartient désormais entièrement à Grover Jackson et aux guitares qu’il produit, Wayne Charvel l’a totalement cédé à Jackson au moment de la revente en 1978. Après un an et demi de production, Gibson doit donc laisser tomber la production de la WRC. Il reste ce véritable chaînon manquant qui fait le lien entre la marque Gibson et l’esthétique et la conception des superstrats.

Gibson continuera ensuite pendant encore quelques années à essayer de profiter du marché des superstrats, sans jamais vraiment y arriver, malgré les modèles US-1, U-2, M-III, … généralement bien pensés, mais en décalage par rapport à l’image traditionnelle de Gibson.

Après ces quelques infos historiques, revenons à la guitare 🙂

Gibson_wrc_pickups_floyd

En s’attaquant à ce segment de marché, on sent que Gibson a voulu bien faire les choses. Je suis frappé par l’épaisseur de la touche ébène. On ne voit plus ça de nos jours. Diverses lectures sur Internet semblent indiquer que toutes les WRC ont réellement été fabriquées par Wayne Charvel, avec ses mains, à lui, les siennes … 🙂 Presque 30 ans après sa construction, cette guitare continue à donner envie de s’acheter un spandex : à part quelques petits coups dans la peinture, elle n’a pas bougé, et elle défend toujours les couleurs du shred, du glam et du hair metal ! Avec une facilité de jeu déconcertante.

Les micros sans plots font penser à des pavés EMG, mais il s’agit bien de passifs, qui n’ont rien à voir avec EMG … je n’ai pas trouvé d’info probante sur ces micros. Certaines rumeurs les attribuent à Bill Lawrence, ça colle puisqu’il est passé par Gibson à la fin des années ’80. Ils donnent une apparence un peu « cheap mais sympa » à la guitare je trouve, un peu comme sur certaines Jackson premier prix des années ’90. Mais ça sonne ! Un bon gros humbucker qui envoie la purée, clair et présent. Deux simples de construction « stack » pour annuler le bruit de fond. Peut-être deux petites réserves sur les micros et l’éléctronique … D’abord il y a une différence de niveau marquée entre le humbucker et les simples. Le micro chevalet va à la guerre et vit pour tuer, les simples sont en retrait avec un niveau de sortie vintage. Malgré des réglages de hauteur de micros, je n’arrive pas à amener les simples là où se trouve le double. Pas de quoi s’inquiéter néanmoins, ceci est assez standard comme problème sur des configurations HSS, et ça n’enlève rien aux qualités de ces simples très agréables. Ensuite, un mini-switch on/off par micro. Ca permet toutes les configurations mais si on veut par exemple passer du micro chevalet au micro manche, ça demande deux manipulations de switches, ce qui ne me semble pas optimal comme solution. Le humbucker est également splitable, et c’est plutôt bien réussi.

Gibson_wrc_head

Au sujet du Floyd Gotoh sous licence : il s’agit d’un modèle plutôt rare avec des sortes de pattes qui serrent la corde juste derrière le pontet. Les cordes se montent par l’arrière du corps en conservant la boule, et click ! la patte la fixe bien solidement pour que rien ne bouge. C’est un tout petit peu moins stable que les Floyd habituels et plus récents, peut-être aussi à cause du bloque corde qui se trouve derrière le sillet, et pas à la place du sillet, mais ça reste du Floyd et c’est très correct.

Bref, une bonne petite trouvaille cette Gibson WRC. Elle donne envie de jouer, de bien jouer, et j’aime beaucoup.

Corvette, année '70

Corvette, années ’70

Musicman Van Halen (1992)

•5 septembre 2014 • 4 commentaires

Des études récentes montrent qu’on reste sensible toute notre vie aux musiques qui ont servi de bande son à notre adolescence. Il me semble que pour les musiciens, le même type d’hyper-sensibilité aux éléments du passé adolescent s’applique aux instruments. J’en veux pour preuve que j’ai tendance à acquérir aujourd’hui le matériel qui m’avait fait baver lors de mon adolescence, … avec beaucoup plus d’avidité que du matériel plus récent pourtant parfois objectivement meilleur ou plus performant.

Chance pour moi, j’étais adolescent dans les années ’90, et pas dans les années ’50 ou ’60. J’échappe donc à la banqueroute que l’acquisition de matériel de cette époque aurait provoqué. Car c’est très très cher une Les Paul ’58 !!!

$_57_smallBref, quelque chose en moi de tout à fait irrépréhensible a fait que j’ai acheté une Musicman Van Halen de 1992 🙂

Je traque le modèle depuis des années, notamment sur eBay. J’ai dû enchérir sur une bonne quinzaine d’instruments sans pouvoir être le meilleur enchérisseur, mes ressources financières étant quand même limitées, même avec l’aide de la force irrépréhensible mentionnée ci-dessus.

Et puis, à force de patience et de persévérance, j’ai trouvé cet instrument sur eBay UK. Super état, 100% d’origine, prix de départ raisonnable … Le vendeur avait mis la fin de l’enchère en milieu de journée, il y avait sans doute peu de suiveurs à ce moment-là. Au dernier moment, PAF !! Je claque ma meilleure enchère et PAF !! Je gagne ! Je m’en sors avec un prix très raisonnable, en tout cas raisonnable pour une Musicman Van Halen en bon état.

Super vendeur, expédition rapide. La guitare me parvient sans encombre. Le case est d’origine, mais le propriétaire précédent s’est lâché en reproduisant le célèbre pattern EVH rouge, noir et blanc. Le travail est plutôt soigné, ça a de la gueule, ça me plait !!

La guitare est magnifique. Elle dispose d’un manche en érable flammé devenu un peu brun suite au vieillissement naturel, un pur look vintage. On a aussi une table en érable bien pommelée, et un corps en basswood (tilleul). Les Van Halen que j’avais pu croiser jusqu’ici avaient souvent des manches « birds eyes », les flammes sont plutôt exceptionnelles sur ce modèle. Petite brulure de cigarette entre deux mécaniques, clin d’œil au tapeur fou. Deux doubles DiMarzio spécialement fabriqués pour ce modèle et un Floyd qui repose sur la table (pas de possibilité de tirer, mais meilleur transmission des vibrations) complètent le tableau.

Le manche est bien épais. Ceux qui pensent qu’Eddie joue avec des guitares de shred se trompent lourdement. On a un bon gros manche qui fait plus penser à certaines Fenders qu’à Jackson ou Ibanez. Frettes plutôt petites … et un énorme confort qui permet de facilement passer pas mal d’acrobaties. Le jeu très rapide demande un peu plus de concentration que sur un manche autoroute, mais on gagne du coup en clarté et en précision. Le pouce passe naturellement par dessus pour attraper la grosse corde quand c’est nécessaire. On peut la jouer à l’ancienne, Rock ‘n Roll !!

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Comment ça sonne ? Et bien ça sonne génial !! Les micros ont un niveau de sortie que je qualifierais de moyen, avec beaucoup de définition et une densité surprenante. On parlerait d' »overtones » en anglais. C’est très gros, un peu rauque sur le grave, pas trop perçant sur l’aigu. Dans le blues-rock-gros-rock-nü-machin-qui-détapisse-tout, on peut facilement tout jouer avec classe. Mention spéciale pour le micro grave que j’utilise beaucoup plus que sur d’autres guitares … Il est parfait en rythmique et ne se cantonnera donc pas aux solos, ce qui est souvent le sort que je réserve aux micros graves, et comme je joue aussi des solos sur le micros aigu … mes micros graves sont généralement peu utilisés.

La guitare correspond tout à fait à ce que j’attendais d’elle. J’éprouve des difficultés à la déposer ! Ma seule petite réserve concerne le look : avec un tout petit corps, une toute petite tête, un chevalet vibrato qui se trouve presque en bord de table … la guitare est super compacte. C’est plutôt confortable à jouer, mais visuellement c’est un peu particulier. Mais je devrais m’y habituer 😉 Depuis cette acquisition, j’ai aussi acheté un songbook du Best Off de Van Halen, y a plus qu’à !!

 

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Album de la semaine : Al Di Meola – Land of the Midnight Sun

•21 décembre 2013 • Un commentaire

J’écoute Al Di Meola depuis des années, presque depuis ma plus tendre enfance en fait. Je l’ai découvert lors de mon époque « Feux de Camp ». D’abord donc les albums acoustiques qu’il avait enregistré avec John Mc Laughlin et Paco De Lucia. Ensuite j’ai découvert ses autres albums.

Il y a quelques semaines j’ai découvert « Return to Forever » que je ne connaissais pas encore, le groupe avec Chick Corea auquel Al Di Meola avait participé  avant de se lancer en solo. La claque. J’ai écouté ça en boucle dans la voiture pendant toutes les vacances. A la longue, ma famille me suppliait de passer du metal 😀

Écouter « Return to Forever » m’a donné envie de réécouter les trois premiers albums de Al en solo : Land of the Midnight Sun, Elegant Gipsy et Casino. Dès le retour des vacances, je m’y suis plongé. Replongé en fait, car je connaissais ces albums, mais je ne me souvenais plus du choc que cette musique avait pu provoquer en moi.

Je pourrais dire que ces albums font voyager l’auditeur, que l’aller-retour de Al Di Meola donne une sensation de vitesse qui met le sport automobile et le Super-G au niveau de l’atelier de machramé, que les autres musiciens sont également incroyables, que c’est écoutable malgré la présence de congas, et que bien que ça date de la fin des seventies, ça n’a pas vieilli (mais pour ce dernier avis, il semble que c’est subjectif :-P) … Mais je n’en dirai rien car les mots ne peuvent pas vraiment rendre justice à ce type de monument Jazz-Rock.

Des trois albums, mon préféré est le premier, Land of the Midnight Sun, enregistré par Al alors qu’il avait seulement 22 ans (!!!) C’est un album quasiment exclusivement instrumental, mais il suffit de l’écouter pour découvrir qu’on nous raconte une histoire. La musique est ici un vrai langage, sans mots, mystique.

Bon, je m’emporte un peu … Mais je ne peux que vous conseiller d’écouter ces vieux albums d’Al Di Meola si vous ne les connaissez pas. Si vous n’êtes pas habitué au style Fusion, au Jazz-Rock, … ce sera probablement un petit effort au début. Il faut écouter les albums plusieurs fois pour les comprendre. Mais l’effort en vaut la peine !!

Chronique Bouquin : Guide de Survie en Magasin de Musique

•26 avril 2013 • 5 commentaires
Guide Survie en Magasin de Musique

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« Guide de Survie en Magasin de Musique » est le livre qu’il m’aurait fallu il y a 20 ans. Je m’explique … Après avoir joué de la guitare classique pendant quelques années à la sortie de l’enfance, à mon arrivée au lycée (= collège pour nos amis français, disons vers l’âge de 12-13 ans), l’envie de me mettre à la guitare électrique m’a saisi. Comme souvent à cet âge là, le jeune que j’étais n’avait pas encore de goût très sûr. En matière de musique, il aimait un peu de tout … ce que ses parents écoutaient (Dire Straits, Genesis, les Beatles, Laurent Voulzi, …), ce que ses amis écoutaient (Clapton, Cat Stevens, Kravitz, …) et ce qu’encore d’autres amis un peu plus brutaux écoutaient (Guns ‘N Roses, Nirvana, Metallica, Testament, …) Il aimait vraiment tout, cherchait sa voie. Il savait seulement que ce qu’il lui fallait c’était une guitare électrique ! Ça il en rêvait !

Alors il a fait deux ou trois magasins de musique et il a examiné les guitares qui entraient dans son budget. Il est ressorti d’un magasin avec Squier stratoïde et un petit Fender transistor. Pourquoi pas … A l’époque c’était du matériel convenable pour un débutant. Mais il est intéressant de se pencher sur les raisons du choix de ce matériel. En fait le jeune avait choisi la strat car elle avait 3 micros, 3 boutons, un switch à 5 positions et un vibrato, et qu’un tel équipement était probablement meilleur qu’une autre guitare avec deux micros humbuckers (humbu-quoi ?), 4 boutons, un switch 3 positions et pas de vibrato. L’ampli Fender avait été choisi car il avait un bon son clair, ce qui était probablement mieux qu’un Park avec une disto peut-être moins bonne que ce qu’on pourrait trouver en pédale chez Boss. En plus Park je n’en avais jamais entendu parlé, alors que Fender !!

guideBref le jeune que j’étais était mal informé, il n’avait pas vraiment osé demander conseil, Internet n’existait pas … Quelques mois plus tard, le jeune s’est rendu compte qu’il préférait Metallica à Voulzi, … il s’est rendu compte progressivement qu’il était mal pris avec sa strat, se consolant avec l’adage « Le son c’est dans les doigts ! »

Assez parlé de moi. Parlons du livre de Julien Bitoun. Ce guide est certainement plus qu’un guide de magasin. J’en conseillerais la lecture à toute personne désireuse de se mettre à la guitare, acoustique ou électrique d’ailleurs puisque le livre aborde les deux. Il sera une excellente introduction à l’instrument et pourra également être utile aux guitaristes plus confirmés désireux d’en apprendre plus.

L’auteur s’excuse auprès du lecteur déjà guitariste aguerri car il n’apprend pas grand chose dans les premières pages. Elles sont consacrées aux fondamentaux : acoustique versus électrique, anatomie de la guitare, l’ampli, … S’il est vrai que, dans cette partie, on n’apprend pas grand chose quand on pense être guitariste confirmé, il faut souligner que c’est particulièrement bien écrit. On est loin des opinions à l’emporte-pièce, les points sont argumentés et évitent d’être trop subjectifs. Je pense que l’auteur parvient, et c’est le cas tout au long du livre, à donner des opinions relativement objectives. Vu la littérature qu’on trouve un peu partout à l’heure actuelle notamment sur Internet, souvent rédigée par des guitaristes qui pensent tout savoir sur tout (et qui font souvent moins les malins une fois la pelle dans les mains), ceci est particulièrement rafraîchissant.

Suite à la présentation des fondamentaux, on est guidé au travers du matériel, en détail. On passe dans les acoustiques, les électriques, les amplis, les effets, les accessoires, etc. Souvent, le lien est fait avec les musiciens connus qui utilisent tel ou tel type de matériel. Il y a 20 ans les livres ne parlaient que de Hendrix et de Clapton … Ici on croise de nombreux guitaristes, dans tous les styles, avec des artistes généralement très bien choisis et parfois assez nouvellement arrivés sur la scène internationale.

Après quelques pages sur les innovations à venir et le vintage, le livre se termine avec un inventaire des styles et du matériel qui y sont attaché ainsi que l’inventaire du matériel de quelques guitaristes connus. Les infos reprises ici sont trop peu détaillées pour le dingue de matos que je suis, mais elle mettent en lumière l’essentiel.

Enfin, mentionnons le CD qui vient avec le livre. Il s’agit d’enregistrement d’une grosse vingtaine de configurations. C’est selon moi le seul point négatif de cet ouvrage dans le sens où je perds systématiquement les CDs qui sont fournis avec des livres et qu’on peut trouver d’excellents tests vidéo un peu partout sur le net. Élément dispensable donc selon moi … d’autres apprécierons certainement.

En résumé, si vous débutez, ou si vous connaissez des guitaristes qui ont besoin d’un gros rappel au niveau du matos, n’hésitez pas !

Vigier Excalibur Supra 7 cordes

•28 Mai 2011 • 5 commentaires

Excalibur Supra 7 cordes

Si ajouter une corde à son arc est généralement bénéfique, qu’en est-il d’ajouter une corde à sa guitare ? Voila une question qui a trouvé réponse au début de l’été 2010.

Je me renseignais depuis longtemps et j’avais profité de ma visite au salon de Francfort pour tâter le plus de sept cordes possible. J’avais vu beaucoup de marques dont Ibanez, BC Rich, Schecter, … sans avoir de véritable coup de foudre. J’avais été déçu de ne pas voir la 7 cordes Vigier sur le stand du constructeur français. Mais des indices glanés ça et là m’indiquaient que la Vigier était la valeur la plus sûre dans le créneau … il faut dire que pour son prix catalogue (+ de 2000€),  elle a intérêt à assurer la valeur sûre ! Une légende raconte que Korn, lassé de la qualité approximative des Ibanez, aurait enregistré « Untouchables » sur la 7 cordes de chez Patrice Vigier.

Cela fait donc presque un an que cette guitare a rejoint mon écurie. J’étais resté à l’affût des petites annonces et PAF !, quand l’occasion s’est présentée, j’ai sauté dessus. Après une longue attente, coup de bol un beau matin : une petite annonce pour un instrument en bon état. Un prix plus que raisonnable et un vendeur à 3km de chez moi ! Je prends rendez-vous pour essayer.

Une fois chez le vendeur,  la guitare sur les genoux, le manche tombe bien dans la main. Sa largeur fait penser à un manche de guitare classique, mais en moins épais. Je gratouille et subitement je prends conscience que la grosse corde (mi grave) a toujours été mon point de repère sur l’instrument. Le si grave me perturbe beaucoup pour la rythmique, je me trompe souvent de cordes, surtout à la main droite. En lead, sur les cordes aigües, je m’y retrouve un peu mieux. Mon cerveau est en ébullition … va-t-il falloir tout réapprendre ? J’ai un moment envie de laisser tomber. Mais peu à peu, j’invente des accords nouveaux grâce à la corde supplémentaire et je commence à trouver cela vraiment amusant ! Le corps est plus large et lourd que sur une Excalibur normale, mais on s’y fait vite.

J’enclenche le canal lead de la grosse tête Brunetti 059 qui avait été mise à ma disposition et là … Braouuummm !!! Je me retrouve 30 mètres plus loin après avoir traversé 4 murs, soufflé par le son sorti par le 4X12 ! Le micro aigu délivre un crunch très très « sismique », je ne pense pas qu’il y ait d’autre mot. Le son donne l’impression d’avoir été doublé tellement il est énorme. Il n’est ni particulièrement grave, ni aigu, juste DENSE. Pour la grosse rythmique brutale, la corde supplémentaire et ce DiMarzio Blaze, ça accélère le transit intestinal et ça arrache vraiment très très fort.  Par contre, on ne pourra pas tout faire non plus. Pour un son metal plus « old school », un autre micro fera mieux  l’affaire à mon avis. Sur le micro grave, les bonnes impressions sont confirmées, même si ça commence à baver un peu. En solo et en lead, ça passe sans problème également, mais l’attaque étant plutôt discrète, il peut être nécessaire de monter les hauts-mediums/aigus sur l’ampli ou à l’aide d’un boost, selon le son recherché.

Les positions intermédiaires splitées offrent des sons clairs moins méchants, moins entiers, mais plus distingués, ce qui est apprécié pour les jolis arpèges. Les rythmiques plus funky passent très bien également. Aucun souffle en saturation grâce à la combinaison intelligente des bobines splitées qui élimine le bruit à la manière d’un humbucker. Le seul petit inconvénient de ces positions est une chute du niveau de sortie assez marquée, mais qui peut cependant être rattrapée par une bonne utilisation des canaux de l’ampli, des pédales et du bouton de volume.

Le vibrato sur roulement à billes, associé aux mécaniques à blocage, au guide-corde en téflon et à la frette zéro, assure une bonne tenue d’accord. Pas aussi bien qu’un Floyd, ni avec autant de débattement … mais d’un autre côté, un Floyd aurait probablement bouffé les basses et le caractère massif du son, donc c’est très bien comme ça. Au début le look me gênait un peu, je m’y suis fait.

Bloc vibrato et micro aigu DiMarzio Blaze

Encore un mot sur le manche et sur sa magnifique touche en palissandre : comme sur toutes les Vigiers, un renfort en carbone permet de le maintenir droit comme un I sans que les éléments naturels (humidité, température, temps qui passe) n’aient aucune prise sur lui. Ceci permet un réglage de l’action très bas, même sur le si grave. Aidée par la présence de la frette zéro, l’intonation est juste sur l’ensemble du manche.

Cette Excalibur 7 cordes est donc une excellente guitare ! Sans doute pas la plus polyvalente ni la plus passe-partout, mais elle a une vraie personnalité et la possibilité d’effondrer sans aucun problème un building de 10 étages (ce micro aigu avec cette grosse corde !!) Ayant eu depuis l’occasion de jouer sur d’autres 7 cordes en magasin (généralement bien moins chères, il faut quand même le dire), je peux vous dire que ça n’a rien à voir. La Vigier offre un son plus contrôlé et massif, ainsi qu’une bien meilleure impression de qualité.

Méthode : DVD Metal Guitar

•26 février 2011 • 2 commentaires

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Il est très difficile de trouver une bonne méthode de guitare « rock ». Voila pourquoi je me permets de vous conseiller mon dernier achat en la matière !

DVD Metal Guitar trouve le bon équilibre entre la théorie (juste ce qu’il faut, c’est à dire très peu), les exercices et le FUN grâce aux exemples connus sélectionnés avec soin. Yeah !

Mon avis est que la plupart des méthodes sont soit beaucoup trop théoriques (50 pages pour t’expliquer tous les modes possibles par exemple), soit trop tournées vers des exercices sans fin (50 pages sur toutes les permutations de doigts possibles sur des gammes chromatiques) Dans cette méthode, il y a un peu de ça aussi, mais ce n’est jamais gratuit, on aboutit toujours sur des riffs ou des leads vraiment sympa à jouer. La cerise sur le gâteau, ce sont les pages « dans le style de » James Hetfield et de Randy Rhoads, deux grands maîtres !

Seule partie dispensable selon moi : les pages sur le « modern metal ». On s’accorde un ton plus bas + drop D et on fait tout trembler 🙂 Mais je reconnais que c’est sans doute très personnel et que d’autres y trouveront leur plaisir.

Le DVD permet d’épauler les débutants, les autres devraient pouvoir s’en passer, ce qui n’est pas plus mal : pas besoin d’allumer la TV, de s’encombrer d’une télécommande …

Je suis guitariste assez avancé, mais j’ai quand même appris des choses avec cette méthode et j’apprécie beaucoup la plupart des exemples choisis. Je crois que le (presque) débutant y trouvera son compte aussi car le tout début est plutôt simple.

Dernière remarque : cette méthode est étiquetée « Metal », mais je pense que tout guitariste « rock » y trouvera son compte, surtout si il est intéressé par le stoner, le punk, … Les frontières stylistiques ne sont plus aussi imperméables qu’avant !

ADF100 – Le nouveau Marshall de Slash bientôt disponible

•17 novembre 2010 • 2 commentaires

Le nouveau Marshall de Slash est bientôt prêt ! Il s’agira d’une espèce de réplique du légendaire ampli qui avait été utilisé pour les sessions de Appetite for Destruction. De nouvelles fonctionnalités seront quand même présentes comme par exemple une aide au réglage du bias.

Puisque je suis justement occupé à travailler Nightrain avec Kiwikiller, faut dire que cet ampli m’intéresse !

Vidéo très sympa ci-dessous, avec Slash himself, ses riffs et le senior designer de chez Marshall.

Test Maton MS500/HC

•13 septembre 2010 • 6 commentaires

Voici encore une magnifique guitare qui fut un temps dans la collection de mon co-guitariste au sein de Kiwikiller. Le bougre apprécie Josh Homme et le stoner, c’est donc tout naturellement qu’il s’était mis à la recherche du stand des guitares Maton lors de notre dernière visite au MusikMesse de Francfort. Le stand avait été découvert un peu à l’écart. Un regard et ce fut le coup de foudre …

Il faut dire que cette belle australienne a de quoi faire chavirer les cœurs. La lutherie est superbe. Je n’ai pas eu l’occasion de croiser souvent une pareille guitare, avec une finition si parfaite. La table en blackwood (sorte d’acacia australien) est magnifique, la découpe de l’ouïe supérieure est un chef d’œuvre de lutherie à elle seule. Le manche en érable présente un vernis fin et satiné ; le bois est régulier dans ses fines veinures, et l’alignement du fil du bois, absolument perpendiculaire au manche, est un gage de bonne transmission des vibrations. La touche en palissandre nous change de ce qu’on a pu voir ces dernières années chez des marques pourtant prestigieuses … Le manche est fixé au corps par une toute petite plaque percées de  quatre vis. Une grosse plaque de plastique blanc supporte les deux micros Maton, les boutons de contrôle de volume et de tonalité, un switch pour splitter le humbucker aigu, et un drôle de sélecteur rotatif pour le choix des micros.

La prise en main de cette guitare est un rien déroutante. On a un diapason plutôt court (24.5″), ce qui n’est pas en soi un problème, mais du coup j’ai l’impression que ma position de jeu est légèrement décalée vers la droite. Le manche a un toucher tellement satiné que j’ai, au début seulement, un tout petit peu de mal à bien prendre mes appuis. Le sélecteur de micro rotatif qui me semblait un peu étrange au sortir de l’étui est en fait très pratique ! Bien plus que les tout petits switches de type Fender. En plus, ça a de la gueule, surtout avec les libellés « Hi-Fi » (micro aigu), « Cool » (micro manche) et « Midway » (les deux ensemble). Après une demi-heure de jeu, je suis habitué à la bestiole et à ses petites particularités et je peux commencer à la faire rugir !

Cette guitare est distinguée, mais elle a aussi du caractère ! Le sustain est très long (malgré le talon qui m’avait semblé si petit). Les micros sont géniaux. J’apprécie leur capacité à retranscrire les nuances de jeu, sans jamais être criards.  Avec une bonne petite saturation, on aime le côté grumeleux du son. Bien réglée, la guitare n’est jamais mise en difficulté par les dissonances bendées que je lui inflige. Elle réagit toujours bien et retombe sur ses pattes sans problème. Du blues au stoner, cette guitare est parfaite. Comme souvent sur ce type d’instrument, l’extrême ne lui conviendra pas. Elle n’est pas faite pour le metal et le shred, ou plutôt disons qu’on lui préfèrera d’autres guitares. Comme d’habitude, le split du micro aigu n’apporte pas grand chose.

En résumé donc, une excellente guitare au niveau esthétique et sonore. La qualité de la lutherie fait d’elle un instrument d’exception. En main, elle est un rien déroutante pendant la première demi-heure, mais ça vaut la peine de persévérer ! Vraiment de la bonne came ! Je serais curieux de tester un jour le modèle MS500, sans corps semi-creux mais avec un diapason 25.5″.

Cette guitare est disponible chez Guitar GAS Station.

Album de la semaine : Ozzy Osbourne – Diary of a Madman

•6 juin 2010 • Laissez un commentaire

La lecture des biographies des légendes du rock ‘n roll est ma nouvelle passion. J’ai lu celle de Slash, celle de Dimebag Darrell et je suis pour le moment occupé avec celle d’Ozzy Osbourne, qui est clairement la plus excellente et la plus intéressante des trois !

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Ozzy est dingue. Personnellement je ne pensais pas qu’on puisse être dingue à ce point ! Et ceux qui pensent qu’il l’est devenu en buvant, en fumant et en reniflant se trompent : il était déjà barge tout petit ! Heureusement pour lui, Ozzy a une qualité qui lui a permis de s’en sortir à peu près convenablement dans la vie : il sait très bien s’entourer.

Ce que j’adore en lisant ces biographies, c’est écouter les albums pendant que l’on m’explique le contexte dans lequel ils ont vu le jour. Diary of a Madman (1981) est le second et dernier album enregistré avec Randy Rhoads à la guitare. De l’aveu propre d’Ozzy, Randy est le premier musicien avec lequel il ait joué. Il lit et écrit la musique, il joue de la guitare classique et prend des leçons partout où la tournée du groupe l’emmène. Ozzy raconte que l’intro de la chanson Diary of a Madman découle d’une partition Mozart modifiée par Randy. Mais Ozzy ne se souvient pas bien, une recherche plus approfondie montre que l’inspiration vient plutôt de l’étude No6 de Leo Brouwer.

On sent l’inspiration classique de Randy dans l’album, quelque chose de tout à fait unique ! On sent également que, grâce à l’aide de Randy et de son âme sœur Sharon, Ozzy est en train de renaître après deux graves échecs personnels : sa séparation d’avec sa première épouse et son éviction de Black Sabbath.

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MusikMesse 2010 à Francfort

•27 mars 2010 • 7 commentaires

Serrer la main de Kiko Loureiro (Angra), ça n’arrive pas tous les jours. Serrer celle de Mattias « IA » Eklundh (Freak Kitchen) ou encore celle de Christophe Godin (Metal Kartoon, Gnô, Mörglbl) ça n’arrive pas tous les jours non plus. Alors, si comme cela m’est arrivé hier, on serre la paluche des trois le même jour (!) on ne peut être qu’à Frankfurt pour le plus grande foire des instruments de musique du monde : DIE MUSIKMESSE !

Avec Kiko Loureiro

Avec Kiko Loureiro

Avec Christophe Godin

Avec Christophe Godin

Le programme que nous avions avec quelques Kiwis et quelques Jellys était simple : saucisses, bière et musique ! Oh yeah ! La première soirée à Francfort fut particulièrement agréable et consacrée aux deux premiers points. La journée de vendredi nous a mis des guitares, des basses, des amplis … plein le yeux. Voici un petit aperçu de quelques stands.

Mattias "IA" Eklundh

Mattias "IA" Eklundh

Commençons avec les amplis Laney : ça c’est un stand comme on les aime, avec des stars en showcase ! On a vu Kiko Loureiro, Christophe Godin … déjà une grosse claque quand on est à 2 mètres … Le moral en prend un coup. Ensuite nous avons vu Mattias Eklundh et là, on est presque dégoûté tellement ce gars maîtrise. C’est hallucinant ! Tout à l’air simple, tellement simple qu’il n’arrête pas de faire le pitre, sinon il s’ennuie 😀

Très grand stand chez Fender, avec aussi les autres marques qui font partie du groupe (Jackson, Gretsch, EVH, Charvel, …) Ici, comme presque partout au Messe, on peut prendre chaque instrument en main, faire plonk plonk à vide et éventuellement se connecter à un ampli casque. Cool ! Toute la gamme n’est pas présente (Vintage Hot Rod, …) mais on a un bon échantillon. On est aussi impressionné par les custom paint jobs de chez Jackson. C’est bôôôôô !

Le stand d’ESP est un autre beau morceau : une grande quantité d’instrument et certains modèles custom surprenants comme la « Angel ».

JT avec une Maton

JT avec une Maton

Mon compère guitariste des Kiwis, en bon fan de Josh Homme, voulait absolument voir des guitares Maton. En voila un qui est heureux de sa journée. Il a même trouvé des magasins qui distribuent la marque australienne en Europe. Oùla, alerte au GAS !

Le stand Dunlop était un peu minimaliste mais il y avait quand même moyen d’essayer des pédales. J’ai bien aimé la Fullbore Metal pour ma part !

En ce qui concerne les amplis, c’est toujours un peu difficile au Messe car il n’est généralement pas possible de jouer fort. J’aurai bien aimé faire une recherche des petits amplis tout lampe mais ce n’est pas l’endroit idéal pour cela. Nous avons quand même apprécié le stand de Orange … très orange et celui de ENGL, parce que c’est ENGL et qu’il ya avait des démos 🙂 Petite déception chez Mesa avec un petit stand et pas de catalogue. Nous voulions essayer les amplis Black Heart. Cela a été possible dans un coin du stand Ampeg.

Et maintenant l’énoooorme déception du Musikmesse : Gibson. Gibson se fout de notre gueule ! La marque est en perte de vitesse et ça se voit. On a un grand stand, peu d’instruments (pas d’explorer, ni de Flying, quelques Les Paul mais presque que des CS, presque pas de SG … ) En plus, tous les instruments sont accrochés à leur stand, et pas seulement les guitares à 5000 € comme c’est parfois le cas au messe, TOUS, même les studios. Pas possible de les soupeser ou de les essayer (sauf quelques Dusk Tiger en test) Vraiment très triste 😦 Pas de catalogue non plus … Zéro pointé pour Gibson.

On ne pourra pas citer toutes les marques qu’on a vu hier sur les kilomètres parcourus … Il y a encore BC Rich (excellente finition des instruments), Ibanez (magnifique nouvelle Steve Vai Floral Pattern), Vigier (de pures petites merveilles, dommage que je n’ai pas vu la 7 cordes qui me fait de l’œil depuis déjà longtemps !), Schechter, Mosrite (patronne très sympa), Marshall, Vox, PRS (miam les tables flammées), … Quasiment tout y est avec quelques absents quand même (Ernie Ball/Music Man, Dean, Sadowsky …) Maintenant il me reste les catalogues pour rêver ! Merci aux marques qui ont soigné ce détail !

Avec l'Ibanez de Steve Vai FP (Floral Pattern), nouveau modèle

Avec l'Ibanez de Steve Vai FP (Floral Pattern), nouveau modèle

ESP Angel

ESP Angel

Stand de Dunlop

Stand de Dunlop

Deux Kiwis Orange

Deux Kiwis et deux Oranges

un Kiwi rose (Flea Bass)

Un Kiwi rose (Flea Bass)